Cerebro Seco

Se faciliter la vie informatique sans sacrifier ses principes!

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Optimisation d'un PowerBook G4 1,25GHz

Revenu d'entre les morts se trouve un PowerBook G4 acheté par mon voisin à un prix totalement déraisonnable, et je me fis confier la mission de le faire fonctionner correctement en 2015.

Difficulté: facile

Description de la bestiole

PowerBook G4 15" aluminium, 1,25GHz et 1,25Go de RAM.

Le contexte: le disque dur interne d'origine a fini par rendre l'âme. Seulement voilà, il s'agit d'un modèle PATA de 2 pouces 5 comme on n'en fabrique plus depuis des années. Par contre, il me restait un de 40Gio, tiré d'un PC cramé (un ThinkPad, pour ceux qui penseraient toujours que c'est fiable), soit deux fois plus petit que le disque original, qui n'était déjà pas bien gros (aux standards actuels). Histoire de compliquer un peu la chose, le lecteur DVD sur ce vieux PowerBook est très capricieux, donc il était impossible de simplement graver une ISO de Mac OS X Leopard et espérer que ça s'installe tout seul

Choix de l'OS

Il existe plusieurs systèmes d'exploitation qui fonctionnent toujours sur les G4, dont toute une ribambelle de Linux (dont le très bon Yellow Dog Linux), mais pour le défi, j'ai préféré garder Mac OS X Leopard. Bien entendu, il est complètement hors date, aucune mise à jour, dont de sécurité, n'est fournie depuis un moment, mais c'est le dernier Mac OS X qui fonctionne encore sur les PowerPC.

Il a donc fallu trouver une version de Leopard qui fonctionne, ce qui n'était pas une mince affaire. 

Liens…

Installation de Mac OS X

Dans le readme du torrent du premier lien, il est simplement indiqué de relier un Mac existant au PowerBook en mode target, puis de restaurer l'image fournie. J'ai essayé les deux méthodes conseillées (j'ai perdu le second lien de StackExchange, désolé!), mais aucune n'a fonctionné, pour des raisons qui resteront inconnues. Pour mémoire, cette version est uniquement pour les PowerPC. Remarquez qu'elle fait la moitié de la taille de la version compatible Intel:

Mac OS X 10.5.8 (Kickass.to)

Préparation de la clé USB de boot

Entretemps, je suis tombé, encore chez ces abrutis de T411, sur une version de Tiger qui eût l'avantage d'arriver la première.

Mac OS X Tiger 10.4 (T411)

Je me suis donc armé de patience et d'une clé USB de Lexar de 64Gio, ce très fragile modèle S23, en espérant qu'il ne me lâche pas. Après démontage de la clé par Utilitaire de disque (pas d'éjection!), je suis allé dans le Terminal du MacBook Pro et tapé:

$ sudo dd if=OSX105.iso of=/dev/disk3 bs=32768 conv=notrunc,noerror,sync

disk3 étant la référence de la clé USB. Comme d'habitude, il faut vérifier deux fois plutôt qu'une le nom exact de la clé USB, sinon c'est le disque dur qui y passe!

On attend donc une bonne demi-heure que le Terminal nous rende la main, puis on éjecte.

Boot du PowerBook G4

Ensuite, on branche la clé ainsi préparée dans le PowerBook préalablement éteint. On démarre en tenant [alt] enfoncé, ce qui, après une ou deux minutes, laissera apparaître l'écran de choix de support de démarrage. Une fois la petite montre disparue, la clé USB devrait se présenter avec l'icône d'un disque dur. Je présume que c'est normal, étant donné qu'il n'était pas courant de démarrer un Mac sur USB à l'époque de sa fabrication.

Cliquer dessus (la sélection avec les flèches ne semble pas fonctionner avec les anciens Mac), puis cliquer sur la flèche de droite pour démarrer sur la clé. Normalement la clé devrait se mettre à clignoter, signe que ça démarre, lentement mais sûrement. Pour voir davantage de détails, on peut tenir [cmd]+[V] immédiatement après avoir cliqué la flèche, pour vérifier s'il n'a pas calé au démarrage. Peut être utile étant donné que le démarrage d'un PowerBook G4 est plutôt lent, surtout venant d'un Mac beaucoup plus récent. Le reste de l'installation est assez familier. Ne pas oublier de formater le disque dur avant d'installer, avec une partition de type Apple Partition Map, et non GUID contrairement aux Mac modernes.

Finalement, la version de Leopard 10.5 a fini par arriver, et j'ai recommencé le processus.

Mac OS X Leopard (T411)

Une version 10.5, non testée:

Mac OS X 10.5 (The Pirate Bay)

Logiciels usuels

Le but avoué était de garder une configuration la plus proche possible de celle de son PC existant, et en même temps d'y mettre tout ce qui fait du Mac bien plus qu'un simple ordinateur personnel. À noter que tous ces logiciels ont été téléchargés avec ma LaCie Cloudbox modifiée :)

iLife '09

Le dernier fonctionnant sur PowerPC est iLife 09, où seul iMovie '09 ne peut pas être installé vu que la carte graphique n'est pas au niveau. Deux liens: un sur un tracker privé aux politiques dictatoriales, mais incluant de nombreux seeds, un autre sur un tracker public, mais seulement un seed référencé.

iLife '09 DVD Install (T411)

iLife '09 DVD Install (The Pirate Bay)

Firefox = TenFourFox

Plusieurs choix disponibles pour remplacer le Firefox officiel qui n'est plus compilé pour PowerPC depuis longtemps. AuroraFox, supposément optimisé pour Leopard plutôt que Tiger, il semble cependant abandonné, comme beaucoup de projets hébergés chez Google Code, plate-forme pour touriste que même Google abandonne. Je lui ai donc préféré TenFourFox, basé (actuellement) sur la version 31 ESR (pour Extended Support Release) de Firefox. Il est disponible en trois optimisations, une pour chaque type de PowerPC. En tapant la commande:

$ machine

dans une fenêtre de Terminal, le Mac rapport un processeur de type 7450. On choisit donc cette optimisation de TenFourFox.

TenFourFox (site)

Safari = WebKit

Pour le remplacer et garder une certaine compatibilité, je me suis laissé attirer par WebKit, une compilation du plus récent framework WebKit, tiré de Yosemite, qui inclut les PowerPC. C'est hautement expérimental, et pose des problèmes avec la Mise à jour d'applications (menu Pomme) et le iTunes Store, mais des scripts sont inclus pour renverser les modifications faites. Pour rester pragmatique, il y a peu de risques que l'incapacité d'exécuter les Mises à jour système soit gênante, puisque Leopard n'est plus mis à jour. Autre avantage, c'est toujours activement développé, même si on peut regretter que les auteurs aient choisi de nommer le navigateur de la même manière que le moteur, ce qui entretient la confusion.

On utilise le script install, et on n'oublie pas de mettre à jour les certificats racine de Leopard.

leopard-webkit

Yahoo Messenger

Je n'ai trouvé qu'une version en direct download, bourré de pubs et saloperies en tous genre, donc le voici ici pour votre bonheur et pour mes principes.

yahoomessenger_3.0.2build235554.dmg

VLC

La version 2.0.10 est la dernière fonctionnant sur PowerPC et Leopard.

Logiciels de maintenance

XCode 3.1.4

Eh oui, avec Mac OS X Leopard 10.5 point zéro vient XCode 3.0, déconseillé par MacPorts, qui recommande XCode 3.1.4. Apple étant devenue ce qu'on voit, il est difficile de trouver une version antérieure d'un logiciel quelconque. C'est donc armé de mon Apple ID que je suis allé le pêcher dans les archives. Pour aller le chercher de manière "propre", allez sur le site développeur de Apple, rentrez avec votre Apple ID, puis cliquez sur Resources, puis dans la section OS X, sur Mac Dev Center, puis tout en bas dans Additional Downloads, cliquez View all downloads, puis dans la petite case de recherche en haut à gauche, taper exactement "Xcode 3.1.4". En date de ce billet, il n'y a qu'un seul résultat.

Captura_de_pantalla_2015-05-05_a_las_16.52.06.png

Captura_de_pantalla_2015-05-05_a_las_16.48.34.png

Downloads

XCode 3.1.4 (The Pirate Bay)

XQuartz

Il remplace le X11 natif de Leopard, et sert pour la plupart des applications avec GUI compilées à partir de MacPorts. La dernière version compatible PowerPC est la 2.6.3. L'équipe de développement recommande de le réinstaller après les mises à jour système et de XCode.

MacPorts

Attention d'aller chercher la bonne version! Elle n'est évidemment pas sur la première page, étant donné la rareté des PowerPC.

Un peu de lecture!

smartmontools

Il donne les informations SMART en beaucoup plus détaillé, et plutôt que de partir à la chasse à un improbable moniteur SMART avec une interface graphique élégante, j'ai choisi un standard bien connu, smartmontools. S'installe avec:

$ sudo port install smartmontools

Histoire de tester un peu le disque. En effet, il était impossible de le faire avec une connexion target ou USB. On lance donc un test long avec

$ smartctl -t long /dev/disk0

Et à l'heure spécifiée à la dernière ligne du Terminal, on affiche les résultats avec

$ smartctl -a /dev/disk0

Aucune erreur? Très bien!

AppleJack

C'est un tout petit script qui s'installe à la racine du disque dur, et permet de lancer les outils les plus couramment utilisés après un crash de système, comme fsck. Aucune raison de s'en priver.

AppleJack

Optimisations variées

Éteindre les effets graphiques

On parle ici d'une machine tout de même ancienne, qui plus est à la mémoire limitée, et dotée d'un disque dur particulièrement lent. Il est donc avisé de réduire au minimum les effets graphiques.

Dock

De 3D on passe en 2D, comme celui de Tiger. Dans une fenêtre de terminal, taper:

$ defaults write come.apple.dock no-glass -boolean YES; killall Dock

et on coupe l'effet Genie, joli mais gourmand.

Préférences système > Dock
Éteindre Agrandissement
Minimiser en utilisant Effet d'échelle
Décocher Animer les applications à l'ouverture

Barre de menu

De translucide, on la remet en mode opaque.

Préférences systèmes > Bureau et économiseur d'écran
Décocher "Barre de menu translucide"

Éteindre les processus gourmands

Spotlight

Ne pas éteindre si Time Machine est utilisé! Sinon, cette méthode éteint à la fois le processus d'indexation et Spotlight lui-même.

$ sudo launchctl unload -w /System/Library/LaunchDaemons/com.apple.metadata.mds.plist
$ sudo launchctl unload -w /System/Library/LaunchAgents/com.apple.Spotlight.plist

La seconde méthode:

Préférences systèmes > Spotlight > Onglet Vie privée > +
Choisir le disque dur système. Ainsi l'indexation devrait s'arrêter, et laisser davantage de puissance disponible pour les autres tâches.

Dashboard

C'était la grande nouveauté dans Leopard, mais force est de reconnaître qu'il n'est pas économe en ressources. Mieux vaut l'éteindre. Dans une fenêtre de Terminal, taper:

$ defaults write com.apple.dashboard mcx-disabled -boolean YES; killall Dock

Retirer les langues et architectures inutiles

Comme le disque est petit, il m'a paru sage de retirer tout ce qui ne servirait pas dans le contexte de ce PowerBook. Il faut savoir que les logiciels PowerPC compatibles avec Leopard contiennent en fait des binaires pour tous les processeurs des Mac, puisqu'ils ont été créés à une époque où les PowerPC côtoyaient les Intel. Le risque: en retirant les binaires inutiles, il sera complètement impossible de faire migrer les applications d'un PowerPC à un Mac récent, basé sur Intel. J'ai considéré que c'était un risque acceptable, et que les bénéfices en valaient la chandelle. Ça se fait avec le toujours excellent Monolingual.

Sécurité

Patcher la faille Shellshock

C'est la seule qui soit vraiment critique compte tenu de la configuration habituelle. Poodle et Rootpipe requièrent une configuration particulière qui n'est pas celle qui a été montée ici.

Pour Shellshock, c'est décrit ici.

Overclock (non testé)

La puissance de ce PowerBook reste tout de même limitée, et c'est avec bonheur que j'ai appris qu'il existait un moyen d'overclocker les PowerPC G4, en faisant quelques soudures sur la carte-mère. Comme on parle de composants ne dépassant pas le millimètre et demi de long, l'opération est hautement risquée puisqu'une petite erreur pourrait rester invisible et pourtant empêcher la machine de démarrer. L'autre risque important est l'instabilité chronique et la surchauffe. La technique est tout ce qu'il y a de plus classique: il s'agit d'augmenter le multiplicateur de fréquence processeur, et, au besoin, de hausser la tension fournie.

Cette page explique comment procéder, malheureusement les photos sont minuscules. Une forte loupe est conseillée, autant pour réaliser l'opération que pour lire la page. Ceux qui l'ont tentée ont obtenu des gains de 20%, sans impact sur la stabilité, parfois davantage, mais sur des machines de bureau, donc mieux aérées.

L'un dans l'autre, avec le poids inexorablement croissant des pages web, il ne faut pas s'étonner de voir le processeur atteindre les 100% pendant la navigation et se goinfrer de RAM. Bien que Leopard fasse des miracles d'économie pour lui-même, les navigateurs sont toujours les plus gourmandes des applications, et il reste sage de les quitter dès qu'elles ne servent plus.